b-Qu'est-ce que l'Education Conductive ?

L’Education Conductive[1] fut inventée par le Docteur Andréas Petö dans les années 1940. Elle s’adresse à des enfants lésés cérébraux dont le handicap est moteur et non intellectuel.
L’enfant doit être capable de comprendre les consignes qu’on lui donne pour faire les exercices, sauf les nourrissons qui sont admis, quelque soit leur retard.

Cette méthode d’apprentissage de l’autonomie est reconnue dans de nombreux pays à travers le monde. Son efficacité est réelle puisque de nombreux enfants et adultes devenus autonomes peuvent en témoigner. En Norvège, l’EC est même inscrite dans la loi comme un droit pour les enfants handicapés moteurs. Dans la plupart de ces pays, les séances d’éducation conductive sont remboursées par la sécurité sociale ou seule une faible part reste à la charge des parents. A Budapest, l’Institut International Petö a reçu jusqu'à 800 demandes par an. Cette concentration en un même endroit d'enfants atteints dans leur motricité est unique au monde et assez impressionnante.

Les objectifs de l’Education Conductive sont les suivants :
 
·      Permettre à l’enfant IMC de s’intégrer dans un cursus scolaire ordinaire.
·      Apprendre à devenir autonome avec et malgré les réactions familiales, sociales ou institutionnelles de surprotection, voire d’entrave au fait que son autonomie est possible.
·    Apprendre à être acteur et responsable de sa propre vie, avec et malgré son handicap.
 
 Les moyens utilisés pour y parvenir sont les suivants :
 
- Cela commence par une vision positive de l’enfant et la certitude qu’il est « capable de faire » des choses. Cette attitude sincère d'attente positive et dynamique, de respect et de confiance est le pré-requis à tout progrès.

- On appréhende l’enfant dans sa globalité, ses actes ne sont pas « saucissonnés » entre kiné, psychomotricité, ergothérapie, orthophonie etc. Il est pris en charge par une seule et même personne appelée conducteur ou conductrice, titulaire d’un diplôme bac + 4 dans les disciplines suivantes : kinésithérapie, psychologie, éducation, orthophonie.

- Les exercices se déroulent toujours en groupe d’enfants d’une même classe d’âge ou ayant des « compétences » identiques. Les bénéfices d’un travail de groupe sont nombreux : motivation, socialisation, respect de l’autre et des règles, etc. Il favorise l’interaction et donc la communication.

- On effectue des exercices sensoriels et moteurs (souvent ludiques) reprenant les gestes de la vie quotidienne, pour que ceux-ci aient immédiatement un sens.

- On utilise un langage précis, spécifique qui va donner à l'enfant, aux parents, et plus tard aux enseignants de véritables points de repères.

- Les comptines également utilisées contribuent à créer une atmosphère de travail agréable et contribuent à la mémorisation du geste : avec tel chant on se met assis, avec tel autre debout etc… C'est aussi une porte d'entréevers le langage.

 - Une réelle collaboration avec les parents est requise, car il n’est pas possible de prendre l’enfant en considération en dehors de sa famille.

Il s’agit donc :
D’aider l’enfant à contrôler son handicap, à élaborer des stratégies pour le gérer, le dépasser et vivre avec. L'éducation conductive table sur l'intelligence de l'enfant à se comprendre et à élaborer des stratégies adéquates pour dominer son handicap. 
 
Comment se déroule une séance d'éducation conductive ?
 
L’accueil se fait en chantant, pour créer une atmosphère de détente et permettre à chaque enfant de trouver sa place au sein du groupe. La conductrice suscite la curiosité et donne à l’enfant l’envie d’apprendre. Dès leur arrivée, les enfants participent de manière active au déshabillage, chacun à son rythme en insérant les stratégies apprises. Ils rejoignent ensuite leur place en marche corrective.
 
Après une courte séquence d’assis/debout, les enfants grimpent sur les tables pour entamer une suite de tâches motrices en coucher ventral, en coucher latéral puis en coucher dorsal, le tout en chansons. (Programme allongé)
 
Après être descendu, debout face à la table, pour deux ou trois tâches plus complexes, les enfants se rhabillent pour terminer par une comptine face à face debout autour d’une table.
 
Ensuite, debout, les enfants réalisent des tâches plus complexes qui préparent à tous les déplacements qu'ils devront effectuer. (Programme debout) Par exemple : transférer le poids du corps, écarter et rapprocher la jambe, mais aussi faire un travail de dissociation des membres supérieurs qui préfigurent tout ce que l’enfant utilisera comme stratégie pour enlever ou mettre un pantalon par exemple.
 
Enfin, ils se déplacent en marche corrective jusqu’aux toilettes (où ils apprennent à faire pipi et à se laver les mains) puis vers l’espace de récréation. Un goûter commun est pris où l’on apprend à se tenir assis et à manger et à boire tout seul.
 
Continuellement l’enfant est sollicité sur le plan intellectuel, moteur, ou sensoriel vers une activité qui débouche sur quelque chose de concret.
 
Ensuite les exercices reprennent pour de la motricité plus fine (Programme assis) les enfants chantent une comptine faisant intervenir le pointage et sollicitent les membres supérieurs. Ils accompagnent les gestes à la parole dès qu’ils le peuvent.
 
L’après-midi est réservé à des activités plus « intellectuelles » introduisant le dessin, le calcul, la lecture, le graphisme etc. pour les enfants plus grands.
 
 
Association Enfance Handicap Moteur : IMC, manque d'oxygène, prématurité, lésion cérébrale, paralysie cérébrale, retard moteur, leucomalacie périventriculaire, épilepsie, lissencéphalie, pachygirie, microcéphalie,...

[1] Texte issu du Compte rendu du colloque sur : "L'Education Conductive de Pétö et l'IMC, des fondements aux applications" organisé par La Plate-forme Régionale France-Belgique pour l'Education Conductive ; Unesco ; 17 janvier 2003
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :